L'AmigaOne 500 : le test complet !
Ayant déjà un AmigaOne G4 à 1,26 GHz ainsi qu'une Sam440ep surcadencée à 733 MHz, je désespérais depuis la sortie de la Sam460 et a fortiori de l'AmigaOne 500, de pouvoir tester cette machine et de l'optimiser à ma manière...
Le représentant d'ACube Systems en France, Philippe "Elwood" Ferucci, a réussi à me trouver un modèle pour que je puisse réaliser mes essais : essais qui ont duré deux mois entre la MicroAlchimie 2012 et la traditionnelle AmigaBouffe de Noël.
Le matériel
Cet essai porte sur un AmigaOne 500 SSD dont voici les caractéristiques techniques :
- CPU AMCC 460ex à 1,15 GHz
- 2 Go de mémoire vive
- un SSD Crucial de 64 Go relié au port SATA 2 interne
- mon HD de 1,5 To (retiré de l'A1-XE pour l'occasion) relié à une carte SATA 3114 (la 3512 d'origine a été remplacée pour ces essais, comme nous le verrons plus bas)
- un lecteur/graveur de DVD sur la même carte SATA 3114
- une carte graphique Radeon HD 4650 sur port PCI-e avec 1 Go de mémoire (256 Mo exploitables par AmigaOS 4.1)
- un écran Philips en 1920x1080
- une connexion Internet 100 Mbs via BBox Fibre (utilisant le réseau Numericable)
Déjà une belle configuration, vous ne trouvez pas ?
Le système est installé sur une partition de 2 Go sur le SSD et le reste de l'espace est utilisé pour les programmes. Les appels au SSD sont très rares car voulant réutiliser mes applications déjà présentes sur l'AmigaOne, j'ai joué avec les assignations de façon à ne pas perdre trop de temps à tout réinstaller. Cela m'a permis de conserver mes couriels dans SimpleMail et mes préférences sur les différents navigateurs utilisés.
Il a aussi fallu que je modifie certains paramètres de logiciels ou certaines bibliothèques utilisant l'Altivec, l'AMCC 460ex n'en étant pas pourvu.
L'AmigaOne 500 a ainsi pu être opérationnel en très peu de temps.
Petit bémol concernant la tour au demeurant très belle et très sobre avec la Boing Ball et le logo AmigaOne 500 affiché en long sur l'avant du boîtier : il m'a été impossible de trouver un emplacement pour mon second disque dur. Je me suis résolu à le placer à même le bas de la tour, sans fixation. En même temps, elle n'a pas vocation à bouger. Malgré ce petit défaut, la compacité du boîtier est un sacré avantage pour les petites pièces déjà bien remplies.
Le lecteur/graveur de DVD est positionné à la verticale et est calfeutré par une trappe s'ouvrant à l'ouverture du lecteur. Les 2 ports USB frontaux sont eux aussi dissimulés derrière une trappe qui s'ouvre par simple pression.
Les connecteurs arrières sont tous faciles d'accès : port réseau, 2 prises USB pour clavier/souris et sortie son au format Jack.
Revenons sur la carte SATA 3512 livrée avec l'AmigaOne 500. Cette dernière a refusé obstinément de reconnaître mon disque dur de 1,5 To alors que le lecteur de DVD est parfaitement reconnu. Après moult essais, j'ai décidé de récupérer ma carte 3114 de l'A1-XE pour la mettre à la place de la 3512 dans l'A1-500. Et tout a fonctionné du premier coup : seul le temps de boot est sacrément long lors de la détection des ports SATA. Il y a une option à changer dans U-Boot mais cela devrait être fait d'office à mon avis.
Contrairement aux anciens AmigaOne, les machines d'ACube activent d'office le DMA sur les ports Silicon Image SATA. Ainsi la meilleure vitesse est toujours sélectionnée par défaut.
Le système
Philippe m'avait préinstallé AmigaOS 4.1 Update 2 sur l'AmigaOne 500. Je me suis occupé ensuite d'installer les 3 mises à jour suivantes pour le passer en Update 5 (puis Update 6 pendant la rédaction de ce test) : les configurations fournies directement par ACube Systems sont à jour au niveau du système, bien entendu. Et heureusement puisque l'Update 5 a encore amélioré l'utilisation du DMA des AMCC 440 et 460, accélérant encore un peu le traitement des données de certains logiciels.
La configuration du système à mon goût peut donc commencer. Et là, les premiers déboires commencent à apparaître, déboires que j'avais oubliés depuis le temps que j'utilise mon AmigaOne XE... Cela n'a rien à voir avec l'AmigaOne 500 mais avec AmigaOS 4.1 directement.
Par exemple, pour une utilisation courante, il vous faudra installer à la main : Sam460Setup qui améliore les performances de la machine (bon, OK, pour celui-ci, ACube pourrait l'installer directement), PNG Icon Module (qui permet de voir les icônes au format PNG), CPU Docky (utilisation CPU) et surtout DiskLed.docky (en effet, l'AmigaOne 500 n'a pas de LED pour montrer l'activité des disques durs et sur un ordinateur que l'on peut arrêter en pressant simplement le bouton Power, il est bon de savoir si tous les accès disque ont cessé...) et surtout AmiUpdate qui permet la mise à jour de nombreuses applications.
AmiUpdate fait maintenant partie intégrante du système car installé avec l'Update 6. Lors de sa première installation, il se met à jour puis met ensuite à jour de nombreux logiciels ou autres bibliothèques et donc également le système depuis l'Update 6.
Mais surtout ce qui m'a fait le plus rager, c'est l'absence de certaines bibliothèques partagées, les fameux Shared Objects introduits avec AmigaOS 4.1. Celles-ci sont stockées dans SYS:SObjs et après installation du système, seules quelques une (les principales) sont installées. Et régulièrement vous vous trouverez confrontés à un programme nécessitant telle ou telle bibliothèque qu'il vous faudra aller trouver sur OS4Depot si tant est qu'elle y soit. Pour ma part, je les récupère à chaque fois de mon ancienne installation mais un nouveau venu risque vite de péter un plomb et de dire à AmigaOS 4.1 d'aller se faire voir ailleurs tellement il sera frustré de ne pouvoir lancer une application qu'il aura mis du temps à télécharger, à installer et à tenter de faire marcher.
S'il y a un point sur lequel les développeurs devraient se pencher, c'est celui-ci. Aussi bien les développeurs d'AmigaOS 4.1 (qui ont déjà amélioré le concept puisqu'auparavant il n'y avait pas de message d'erreur, le programme plantait ou alors il ne se passait rien) que les programmeurs de jeux et logiciels utilisant les objets partagés (soit en les fournissant, soit en les liant directement au programme, soit mieux : en livrant le programme avec un script d'installation qui installera les objets partagés manquants au bon endroit). Bref, il y a du travail pour certains développeurs si l'on veut qu'AmigaOS soit vraiment tout public.
On notera aussi que la commodité ContextMenus n'est pas francisée, il faut aller chercher le catalogue sur OS4Depot et le copier au bon endroit. Fastidieux, la localisation devrait être intégrée d'office. Il est également dommage que le message par défaut de la barre de titre ne soit pas non plus en français, même si je sais que ce n'est pas la priorité des développeurs du système de perdre du temps à créer des configurations spécifiques à chaque langage.
Enfin, le meilleur pour la fin car j'aime avoir un beau système : l'installation d'AmiTheme (
http://amitheme.amiga-ng.org) qui va donner une identité visuelle bien plus agréable à notre Workbench : merci Tony "Sinisrus" Canazza !
SSD or not ? DMA or not ?
Comme beaucoup le savent, le port SATA 2 interne de l'AmigaOne 500 ne supporte (toujours) pas le DMA. Pour rappel, le DMA (ou Direct Access Memory) permet de décharger le CPU de certaines tâches et d'accélérer les transferts de données. Sur de nombreux forums j'ai lu que cela posait pas mal de problèmes de rapidité.
Le fait est que je ne vois strictement aucune différence avec mon AmigaOne XE. La vitesse de transfert du SSD compense largement le manque de DMA. Mieux, ses accès sont bien plus rapides qu'avec mon disque dur d'1,5 To (5400 t/min) relié à la carte sii3114. Même lors de grosses copies, très rapides au demeurant, le CPU n'atteint pas les 100%. Mais vu que je ne l'utilise pas constamment, mon avis peut être biaisé.
Conclusion : si vous optez pour un AmigaOne 500, privilégiez le modèle SSD, vous ne le regretterez pas.
A l'usage
Les caractéristiques techniques, c'est bien, mais ce que l'on veut c'est du concret. Alors ça donne quoi en utilisation courante ?
Force est de constater que l'AmigaOne 500 SSD souffle beaucoup le chaud et un peu le froid.
Sur l'AmigaOne 500, il y a une impossibilité matérielle d'utiliser les normes OHCI (USB 1.1) et EHCI (USB 2) en même temps (bogue du 460) : l'EHCI est donc sélectionné d'office.
Le support de cette norme est apparu avec AmigaOS 4.1 Update 3 mais il n'a jamais été vraiment fiabilisé. La pile Sirion, gérant l'USB sous AmigaOS 4.1, est toujours en cours d'amélioration.
Cela n'empêche pas les soucis que l'on connaît depuis les Sam440 : des déconnexions USB intempestives comme un clavier ou une souris qui cessent de fonctionner et qu'il faut débrancher/rebrancher pour qu'ils soient à nouveau reconnus, ou un lecteur de carte mémoire qui plante sans raison. Les développeurs ont bien du mal à cerner ces problèmes car ils sont à classer dans la catégorie des plantages intempestifs : on sait que cela se produit mais on ne sait pas d'où cela vient car il n'y a pas de cause à effet quand cela arrive.
Néanmoins, cela fonctionne la très vaste majorité du temps : je n'ai quasiment eu aucun souci pendant les 2 mois d'utilisation de l'AmigOne 500. Cela va même plutôt vite, en tout cas bien plus vite que la carte USB 2 Nec installée dans mon AmigaOne XE : la copie de photos de ma carte SD vers le disque dur est pratiquement instantanée alors que ce n'est pas le cas sur l'A1-XE. L'utilisation CPU est là aussi réduite avec des taux de 35-40% pour l'A1-500 et de 45-50% pour l'A1-XE : l'USB 2 du SoC 460ex est plus performant que la carte NEC sur port PCI de l'A1-XE.
Usage général (vidéo, bureautique, etc.)
Commençons par les choses qui fâchent dès le départ : si vous escomptiez utiliser l'AmigaOne 500 pour regarder des vidéos ou des DVD, escomptez à nouveau ! En effet, le pilote graphique des Radeon HD (actuellement en 0.53) ne supporte par l'overlay. L'overlay est techniquement dépassé, de l'aveu de beaucoup, mais c'est, sur notre système, l'unique moyen de réserver un espace mémoire sur la carte vidéo et de permettre au CPU de se décharger de la corvée d'affichage. J'élude l'évocation du chipset vidéo intégré SM502 qui n'a aucun intérêt pour un utilisateur averti d'AmigaOS 4.1. Seule une utilisation en serveur de l'A1-500 pourrait justifier son usage régulier car il n'y a pas besoin d'avoir des résolutions de grande taille dans ce cas, ni d'avoir une rapidité d'affichage extraordinaire.
Du fait de l'absence d'overlay donc, vous n'obtiendrez pas un rendu satisfaisant, même avec un DvPlayer ultra optimisé : pas de mise à l'échelle possible, plein écran inutilisable, résolution des vidéos ne devant pas excéder le 640x480 selon le format vidéo. La Sam440 à 667 MHz fait largement mieux à ce niveau. Seule solution, si tant est que vous ayez décidé de ne pas rajouter une carte SATA : utiliser l'unique port PCI avec une carte Radeon 92xx (une 128 bits si possible). Libre à vous de passer ensuite de la Radeon HD à la Radeon 9xxx et vice versa.
Mplayer ou MUI-Mplayer sont encore moins optimisés et ne vous permettront que de lire les formats non supportés par DvPlayer. Et encore, au format timbre poste : j'exagère à peine. Par exemple, lire une vidéo YouTube vous obligera à récupérer grâce à GetVideo le format FLV1, le seul qui sera lu sans saccade. Encore une fois, seule une carte graphique pourvue de l'overlay vous sortira de cette impasse.
ND K-L : ces limitations de lecture vidéo ont depuis été résolus grâce à l'évolution des pilotes Radeon HD et l'utilisation de comp_yuv2 pour accélérer l'affichage (Emotion et MPlayer en tirant partie).
Pour ce qui est de la bureautique, les logiciels pour Classic fonctionnent très bien grâce à Petunia : Amiga Writer, FxPaint et consorts n'ont aucun problème de fonctionnement.
Mais si vous voulez utiliser des outils récents, vous pouvez vous tourner vers AmiCygnix et ses nombreuses applications. AbiWord par exemple est parfaitement utilisable. Et depuis la version 1.2 de cet environnement de type X11, vous pouvez lancer les applications que vous désirez en mode fenêtré rendant l'intégration de celles-ci dans AmigaOS 4.1 transparentes.
La crainte lorsque l'on utilise une application AmiCygnix est qu'elle soit trop lente pour être utilisable. Détrompez-vous, sur l'AMCC 460 il n'y a aucune lenteur. Même l'affichage que l'on aurait pu craindre trop saccadé est, d'une manière générale, assez fluide, le pilote RadeonHD étant assez efficace de ce coté là.
Il serait intéressant de livrer AmiCygnix avec le système, dans le tiroir Extras par exemple, de façon à pouvoir l'installer dès réception de son micro-ordinateur plutôt que d'avoir à aller le télécharger sur le net. Ce serait un plus pour le client final qu'AbiWord soit préinstallé et préconfiguré avec de plus une icône de lancement dans AmiDock ou sur le WorkBench. D'ailleurs, il faudrait faire de même pour GIMP, le programme libre de retouche d'image à la Photoshop.
AmiPDF, lent d'origine car peu optimisé, n'a toujours reçu aucune mise à jour depuis des années. Sa compatibilité s'en ressent et il reste lent à décoder les fichiers PDF. Il fait néanmoins le travail correctement quand il ne trouve pas d'erreur dans le fichier. (ND K-L : AmiPDF a été mis à jour avec l'Enhancer Software Pack d'A-Eon).
MultiView accuse son âge et mériterait d'être soit mis à jour, soit remplacé. D'ailleurs, il est très frustrant que ce dernier ne soit pas capable de redimensionner une image pour la mettre à l'échelle de l'écran. Il vaut mieux utiliser un outil tiers pour cette tache. WarpView, shareware, permet cela et bien plus : redimensionnement, rognage, rotation, sauvegarde du fichier modifié, etc.
WarpView utilisant Warp3D, il faut installer Wazp3D pour le faire fonctionner. Il faut indiquer dans les TOOLTYPES de WarpView l'utilisation de Warp3D si l'on veut profiter de l'accélération 3D par défaut.
Coté audio, il s'est passé un long moment pendant lequel la puce SM502 intégrée n'était pas ou mal supportée. Certains ont du se résoudre à installer une carte son SoundBlaster Live sur l'unique port PCI de l'AmigaOne 500.
Depuis, heureusement, les choses ont bien évolué puisque le pilote pour le chipset sonore intégré est fourni d'office depuis AmigaOS 4.1 Update 5. Sur la machine que je teste, il ne pose absolument aucun problème mais il semble que les toutes dernières cartes mères sorties d'usine ont un souci et des grésillements se font entendre. Attention : l'AmigaOne 500 ne propose qu'une sortie son au format jack, pas d'entrée. Pour la majorité des utilisateurs cela sera bien suffisant.
Si vous êtes un créateur musical en herbe, l'installation d'une carte son au format PCI s'imposera.
TuneNet est parfaitement fonctionnel et écouter ses meilleurs MP3, modules, MIDIs ou radios Internet tout en surfant ou en écrivant des articles pour aMiGa=PoWeR ne pose aucun souci. Notez que vous pouvez aussi utiliser AmigaAMP pour l'écoute de MP3 ou de radios Internet.
Concernant les archiveurs et désarchiveurs, il est agréable de voir la rapidité d'exécution de ceux-ci : UnARC est installé par défaut mais pas CraNU, dommage. Pour encore plus de rapidité, utilisez le RAM Disk: car grâce à l'utilisation de mémoire de type DDR2, les accès mémoire sont largement plus rapides sur l'A1-500 que sur l'A1-XE.
Enfin, concernant le traitement d'images, j'ai déjà mentionné FxPaint qui fonctionne très bien ainsi que WarpView pour visualiser les photos et les retoucher de manière sommaire.
Sachez qu'AmiPhoto d'Alinea se comporte lui aussi très bien. Je l'utilise depuis les toutes premières versions pour gérer mes différents albums et sur l'A1-500 il est tout aussi utilisable que sur A1-XE. De plus, il me permet de créer des pages web de manière à partager les photos que je prends régulièrement. Dommage qu'il ne soit plus développé : on peut toujours l'acheter mais cela fait bien longtemps qu'il n'y a pas eu de nouvelle mise à jour.
Utiliser une imprimante ?
Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de tester une imprimante. Sur l'AmigaOne XE G4, j'utilisais une vieille HP Deskjet 840C avec TurboPrint mais par manque de place, je ne peux l'utiliser et je n'ai donc pu effectuer des essais. Néanmoins, il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas.
Internet
Aujourd'hui, un ordinateur se doit de pouvoir accéder à l'ensemble du réseau mondial dans les meilleures conditions. Heureusement les logiciels disponibles sur AmigaOS 4.1 prévus à cet effet s'en sortent avec les honneurs ou presque.
Dans le numéro 49 d'aMiGa=PoWeR, un article complet a été consacré aux 3 navigateurs phares de notre système : MUI-OWB, Timberwolf et NetSurf.
Nous avions défini quel était le meilleur à utiliser en fonction des plates formes. Sur AmigaOne 500, on peut les classer dans cet ordre : 1er : MUI-OWB, 2e : NetSurf et 3e : Timberwolf.
En effet, MUI-OWB (ND K-L : aujourd'hui nommé Odyssey) est celui qui est le mieux adapté à l'A1-500 : lancement rapide, décodage à vif des pages Web, même si certains sites très chargés demandent parfois de la patience, scrolling très rapide et fluide. Malheureusement on notera à certains moments une certaine propension au suicide (Grim Reaper non récupérable), souci qui ne se produisait quasiment jamais avec l'A1-XE. Je pense que je vais mettre ça sur le compte de mon installation de MUI-OWB, récupérée de l'AmigaOne G4, qui doit être problématique. Si j'avais eu le courage de faire une installation "propre", j'aurais certainement eu moins de problèmes : à noter qu'effacer les caches, les cookies et les mots de passe a, en très grande partie, résolu ces plantages aléatoires.
Concernant NetSurf, seule l'absence de JavaScript, en cours de création aux dernières nouvelles, fait qu'il est relégué à la seconde place car sans cela, il serait tout en haut du panier aussi bien grâce à sa vitesse d'exécution que grâce à la rapidité de son rendu. Chris Young travaille activement sur l'amélioration de NetSurf : des nightly builds sont régulièrement disponibles pour ceux qui veulent tester et faire remonter les éventuels bogues.
Et pour Timberwolf ? Eh bien il est d'une stabilité à toute épreuve... et également d'une lenteur à toute épreuve ! Timberwolf RC-3 n'est aujourd'hui utilisable que sur un G4 à plus de 1 GHz ou un X1000 en utilisant la libcairo optimisée Altivec de la RC-2. Thomas Frieden, l'un des développeurs clé d'AmigaOS se remet tout juste d'une opération bénigne mais suivi de complication. De ce fait le travail sur Timberwolf a été très ralenti ces dernières semaines. Dès qu'il ira mieux, espérons qu'il pourra se remettre à travailler sur ce projet. Outre la correction de certains bogues, une optimisation poussée serait de rigueur car aujourd'hui seule une poignée d'utilisateurs d'AmigaOS 4.1 peuvent réellement en profiter.
Enfin, en ce qui concerne le courrier électronique (SimpleMail, YAM) ou la messagerie instantanée (SabreMSN, WookieChat) tout se passe très bien et aucun problème n'est à déplorer. On apprécie même la vitesse de reconstruction de la liste des courriels de SimpleMail en cas de plantage : celle-ci est bien plus rapide que sur mon AmigaOne XE.
Petite déception sur la vitesse réseau : si l'AmigaOne 500 est bien pourvu d'un port réseau Gigabits, je n'ai jamais réussi à dépasser les 40 Mbs de transfert en local et, malgré ma connexion 100 Mbs, je ne dépasse pas les 3 Mo/s (environ 30Mbs) lors de téléchargements nombreux au lieu des 100 Mbs prévus. Je mets cela sur le compte de la pile TCP/IP Roadshow du système qui mériterait elle aussi d'être améliorée.
L'émulation
AmigaOS 4.1 est assez bien pourvu en ce qui concerne l'émulation.
Pour les Amigaïstes purs et durs, c'est pouvoir émuler l'Amiga Classic pour les jeux et démos qui est le plus important. Et depuis AmigaOS 4.1 Update 4, cette émulation fait partie intégrante du système grâce à RunInUAE de Chris Handley. Hyperion ayant les droits sur les ROM d'origine ainsi que sur le Workbench jusqu'au 3.1, il leur a été très facile de fournir un système prêt à l'emploi qui permet d'un simple clic de lancer des jeux ou démos au format ADF ou WHDLoad.
Par contre, j' ai été assez déçu de la rapidité d'exécution concernant E-UAE, l'émulateur utilisé par RunInUAE. En effet, contrairement à ce que je peux faire avec mon G4, je suis obligé d'utiliser un FrameSkip (saut d'image) à 1, voire 2, pour la majorité des jeux. Sans cela, le son présente des grésillements ou autres coupures et l'affichage des scrollings à du mal à suivre. Il va de soi que les moindres démos un peu techniques mettent à genoux l'AMCC 460ex. La plupart des jeux OCS/ECS sont jouables mais dès lors que l'on s'essaie à des jeux AGA, cela devient problématique.
Espérons que l'apport du JIT actuellement en développement soit réellement bénéfique sur la vitesse d'émulation : cela ne pourra qu'être un plus pour cet émulateur incontournable pour les vrais fans de l'Amiga d'origine. (ND K-L : E-UAE JIT a en effet apporté une nette amélioration en terme de vitesse).
Passons à DosBox, l'émulateur d'environnement PC-DOS, porté sur AmigaOS 4.1 par Mathias "Corto" Parneaudau. Extrêmement optimisé, il permet de jouer à de très nombreux jeux de la période d'avant Windows 95.
Malheureusement sur l'AmigaOne 500, c'est une véritable déception. En effet, sur le G4 à 1,26 GHz j'utilise DosBox avec 6 600 cycles de CPU sans aucun ralentissement, ni saut d'image, ce réglage influant sur la rapidité d'exécution de l'émulation x86. Sur le 460 à 1,15 GHz, je ne peux pas dépasser les 1 266 cycles CPU sinon le son se coupe et ça rame affreusement. Il faudra que je contacte Mathias pour savoir s'il a une idée de ce qui peut causer une telle différence.
Pour ScummVM, l'interpréteur d'anciens jeux d'aventure, tout fonctionne très bien... si vous n'utilisez pas l'émulation sonore Roland MT-32. Sans aucune explication, celle-ci est totalement inutilisable sur les PowerPC 4x0 d'AMCC. Ni sur la Sam440ep, ni sur l'AmigaOne 500 et son 460ex à 1,15 GHz, il ne m'a été possible d'obtenir un quelconque résultat probant avec l'émulation Roland MT-32 : cela fait carrément figer le jeu qui se met à tellement ramer que l'on croit le système planté. Il y a clairement un souci de ce coté là : peut-être une incompatibilité avec le SM502 ? Mais sachez que si vous vous contentez de l'émulation sonore normale, vous n'aurez aucun souci et tous les jeux passeront sans problème, vous laissant même du temps CPU pour le multitâche.
Les jeux !
Ben oui, ces derniers temps il y a une recrudescence de jeux pour notre système.
Nous avons plusieurs types de jeux, ceux utilisant SDL, ceux utilisant SDL+MiniGL, ceux utilisant MiniGL et enfin ceux tirant partie du mode de composition. Il y a aussi les anciens jeux 68k n'utilisant pas les chipsets propriétaires des Amiga Classic.
Une grande partie des jeux SDL sont très mal optimisés et mettent les CPU à genoux, que ce soit sur AmigaOne XE ou AmigaOne 500. Néanmoins, si l'on prend les jeux portés et améliorés par Hugues "HunoPPC" Nouvel par exemple, tous fonctionnent très bien : de 1941 DX Dual (qui, grâce aux capacités 2D du pilote RadeonHD permet d'atteindre plus de 180 FPS alors que sur A1-XE, il ne dépasse pas les 80 FPS), aux différents Zelda en passant par Open Beats Of Rage ou l'émulateur GnGeo. Mieux même puisque l'A1-500 est pourvu de 2 Go de mémoire, ce qui permet de voir venir pour les jeux gourmands en mémoire. De ce coté là, donc, rien à redire. Si le jeu est optimisé, il fonctionnera sans problème. En même temps, Hugues teste et développe sur Sam460 et Pegasos II G4, il est donc sûr de la vitesse d'exécution de ces programmes.
Passons aux jeux utilisant MiniGL, SDL ou non.
Rappelons que les Radeon HD ne supportent pas Warp3D pour l'instant : le support des Radeon HD 5xxx et 6xxx a été officiellement annoncé lors de l'AmiWest 2012, patience... Il va donc nous falloir nous rabattre sur l'excellent Wazp3D d'Alain Thellier. (ND K-L : Warp3D est maintenant supporté pour certaines Radeon HD, pilote payant)
Si vous utilisez Wazp3D et mode 2Dcompositing, vous obtenez ce qu'Alain appelle un "super blitter" (en référence au blitter des Amiga Classic). En effet, une grande partie des effets 3D est alors réalisée par les capacités du rendu de composition, libérant le CPU qui s'occupera du rendu 3D non réalisable par ce "super blitter".
De ce fait, tous les jeux utilisant MiniGL mais dont le gameplay est en 2D (jeux de plate forme, de réflexion, d'arcade, etc.) sont parfaitement jouables et parfois plus rapidement qu'avec une Radeon 9000 Pro.
Mes essais ont porté sur Hurrican, Zaz, Aquaria, Equilibrio, diverses démos et tous se sont montrés très concluants avec une mention spéciale à Zaz qui dépasse les 80 FPS en 1920x1080 alors que sur A1-XE avec sa Radeon 9000 Pro et Warp3D en natif, il est impossible de dépasser les 30 FPS en 800x600.
Clairement, Wazp3D fait des prouesses une fois que vous l'avez bien configuré et il ouvre de nouveaux horizons ludiques aux possesseurs d'AmigaOne 500, voir d'AmigaOne X1000 s'ils ne sont pas équipés d'une Radeon 9xxx.
Néanmoins, il vous sera impossible de jouer à un quelconque FPS (exit les Quake, PrBoomGL, Lugaru, Cube...) en utilisant le rendu 2Dcompositing. Et sans ce rendu, tous ces jeux seront injouables.
En parlant de rendu de composition, il y a un éditeur de jeux sur Amiga qui tire partie de cette technologie : AmiBoing, qui a déjà mis sur le marché des jeux de type "casual" (occasionnel) tels que BubbelscheDeluxe, Swamp Defense, River Pirate, TapJewels, A FrogGame ou l'addictif Balance Blox. Grâce à l'utilisation de ce rendu, les jeux sont d'une fluidité exemplaire : 60 FPS constants en 1920x1080. AmiBoing planche actuellement sur un jeu de plate forme utilisant leur moteur. A suivre...
Enfin, nous avons les anciens jeux 68k et PowerPC qui ne dépendaient pas des chipsets propriétaires et étaient jouable avec une carte graphique. Pour ce qui est des jeux WarpOS (PowerPC donc), vous pouvez oublier puisque l'émulation fournie avec le système (WarpOSEmu) ne fonctionne ni sur l'AMCC 460ex de l'AmigaOne 500 ni sur le PA6T-1682M de l'AmigaOne X1000.
Vous devrez donc utiliser les versions 68k des jeux auxquels vous voudrez jouer (Nightlong, Earth 2140, Feeble Files, etc.) et vous passer des jeux uniquement PowerPC (WipeOut 2097, Heretic II, etc.).
De même, vous ne pourrez pas utiliser les fonctions PowerPC des logiciels prévus pour avoir un support WarpOS (FxPaint ou FxScan par exemple).
Heureusement, l'émulation Petunia (JIT 68k) du système est bien assez performante pour que vous ne ressentiez aucun ralentissement. A titre d'exemple, Foundation, qui me captive toujours autant, prend toute sa mesure sur un AmigaOne 500 car il permet de jouer en 1920x1080 à pleine vitesse : rappelons qu'il était aussi jouable en AGA et qu'il ne fallait pas dépasser les 640x512 pour que cela reste à peu près jouable sur un 68060.
Conclusion
Nous arrivons à la fin de ce test géant et il est temps de donner un avis définitif sur cet AmigaOne 500 SSD.
La première question est de savoir si celui-ci pourrait remplacer mon AmigaOne XE en cas de défaillance. Si la réponse était non avec la Sam440ep, la réponse est un grand oui avec l'AmigaOne 500 SSD et son AMCC460ex cadencé à 1,15 GHz puisqu'il est suffisant pour mes besoins même si plus de puissance ne me gênerait pas le moins du monde !
Néanmoins, je serais pour ma part dans l'obligation d'utiliser l'unique port PCI pour y connecter une Radeon 9xxx tant qu'une solution ne sera pas trouvée pour la lecture de vidéos (que cela passe par l'overlay ou une autre technologie) : la lecture vidéo est pour moi un impératif car avec l'AmigaOne XE, je récupère de nombreuses vidéos YouTube et j'aime bien pouvoir en profiter sur mon ordinateur principal. Enfin, même si on peut substituer Wazp3D à Warp3D en attendant son support sur les Radeon HD 5xxx et 6xxx, avoir une Radeon 9xxx est un plus. (ND K-L : comme dit plus haut, tous ces écueuils ont été résolus depuis).
Mais franchement, cet AmigaOne 500 avec ses 2 Go de mémoire vive et ses 256 Mo de mémoire vidéo (sur 1 Go quand même), cela laisse voir venir. J'ai eu moins le réflexe de regarder si j'allais saturer la mémoire vive et surtout la mémoire vidéo comme sur mon XE (1Go de RAM et 128 de V-Ram) car à chaque coup d'oeil sur mon TitlebarClock, les jauges étaient encore pleines malgré plusieurs logiciels, plusieurs onglets et plusieurs navigateurs ouverts ainsi qu'AbiWord pour taper ce texte, le tout en 1920x1080 et en 32 bits.
Autre point notable et très appréciable : aucun plantage, aucun gel de la machine. Cela m'a changé de mon XE qui a tendance à se suicider sans prévenir en cas de grosse copie de fichier ou lorsque je le mets à genoux en multitâche. Rien de tout cela avec l'AmigaOne 500. Solide comme un roc.
Et coté chauffe CPU me direz-vous ? Eh bien, sachez que le client Dnetc (client de calcul distribué, utilisant les ressources CPU libres pour effectuer ses calculs) a tourné sans discontinuer pendant ces deux mois d'essai. Absolument aucun plantage lié à la surchauffe. Si sur le G4 je sens la chaleur sortir, et encore je ne le fais tourner qu'en hiver, l'air qui sort de l'A1-500 est à peine tiède : un travail d'orfèvre a là aussi été réalisé par ACube Systems.
Maintenant, j'aimerais qu'ACube se penche sur ses futures productions. Je pense qu'il faudrait proposer un ordinateur plus extensible mais surtout il est impératif que le prochain CPU sélectionné embarque la technologie Altivec. Plus de ports PCI aurait aussi permis de pallier bien des déboires au lancement de la Sam460 et l'Altivec est devenu un indispensable pour accélérer les calculs et est de plus en plus utilisé par le système ou par certains logiciels requérant de la puissance.
Mais vu les capacités du 460 (SoC, peu de chauffe, consommation faible), peut-être serait-il judicieux de le conserver et, pourquoi pas, de l'utiliser dans la conception d'un hypothétique portable.
La Red One X
Pour tous ceux à qui le nom AmigaOne ne fait ni chaud ni froid, sachez que Relec vend la Red One X, basée sur la carte mère Sam460ex, et que pour moins de 1 000 Euros, vous recevez une machine ultra complète sans aucune option à rajouter : l'AmigaOne 500 SSD tout équipé est légèrement plus cher et n'est pas fourni avec la Radeon HD, c'est une option à rajouter. L'avantage de Relec est que votre contact est français, ce qui est plus pratique pour les anglophobes.
Note finale : 5/6
La production des Sam460 ayant cessé depuis la rédaction de cet article, les différentes versions ne se trouvent plus qu'en occasion. Articlé écrit par K-L en 2014 et publié dans aMiGa=PoWeR n°50.